Bourgogne S’adapter au changement climatique
Dans un contexte de sécheresse persistante, les journées de réflexion pour faire évoluer les fermes se multiplient.
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Lle changement climatique s’impose désormais aux agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté. « Pour la première fois depuis trente ans, l’Oudrache n’a pas débordé sur nos prés inondables », remarquait mi-juillet une agricultrice du Charolais. Le constat dressé par Météo-France lors des journées récentes (1) consacrées au changement climatique est sans appel : alors que les températures moyennes annuelles de la région ont déjà augmenté de + 1,3 °C au cours des cinquante dernières années, le réchauffement va se poursuivre : bientôt les canicules estivales de 2003 seront la norme. Outre une augmentation de l’évapotranspiration l’été et un assèchement des sols, la variabilité annuelle des précipitations va se renforcer. Le nombre de jours de gel va diminuer mais le risque de fréquence des gelées tardives va augmenter, ce qui inquiète les vignerons.
« Si on ne prend en compte que les températures, on peut imaginer le climat de demain, note Bruno Vermot-Desroches, de Météo-France BFC. La ville de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) connaîtrait à long terme le climat de Valence (Drôme). Par contre, si l’on cumule températures et précipitations, il n’y a pas d’analogie possible : il n’existe pas aujourd’hui de climat qui ressemble à celui du futur. »
Dans ces conditions comment s’adapter ? Les modifications de pratiques déjà en cours dans les exploitations (diversification des assolements, incorporation de nouvelles espèces prairiales plus résistantes au sec, implantation de méteils ou de sorgho, constitution de stocks plus importants, etc.) ne suffiront pas face à l’ampleur du changement qui se dessine.
Stockage de l’eau
« Même si la réflexion prospective peut faire peur, il faut se préparer à adapter les systèmes et les filières à moyen et long terme, souligne Nathalie Breda, chercheuse à l’Inra. Cela passera par une connaissance partagée entre scientifiques, observateurs de terrain et des stratégies d’adaptation à une échelle locale. »
Source de polémiques entre l’administration, les collectivités et la profession, la question de l’approvisionnement et du stockage de l’eau devra être posée.
« On ne pourra pas regarder tomber l’eau six mois sans rien faire et se désoler de ne pas en avoir pendant les six mois suivants », avançait un responsable professionnel agricole au cours de l’une de ces réunions régionales.
Anne Bréhier
Les 5 mars, 13 et 25 juin.
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